Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, comme une grande foule se rassemblait, et que de chaque ville on venait vers Jésus, il dit dans une parabole : « Le semeur sortit pour semer la semence, et comme il semait, il en tomba au bord du chemin. Les passants la piétinèrent, et les oiseaux du ciel mangèrent tout. Il en tomba aussi dans les pierres, elle poussa et elle sécha parce qu'elle n'avait pas d'humidité. Il en tomba aussi au milieu des ronces, et les ronces, en poussant avec elle, l'étouffèrent. Il en tomba enfin dans la bonne terre, elle poussa et elle donna du fruit au centuple. » Disant cela, il éleva la voix : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! » Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole. Il leur déclara : « À vous il est donné de connaître les mystères du royaume de Dieu, mais les autres n'ont que les paraboles. Ainsi, comme il est écrit : Ils regardent sans regarder, ils entendent sans comprendre. Voici ce que signifie la parabole. La semence, c'est la parole de Dieu. Il y a ceux qui sont au bord du chemin : ceux-là ont entendu ; puis le diable survient et il enlève de leur coeur la Parole, pour les empêcher de croire et d'être sauvés. Il y a ceux qui sont dans les pierres : lorsqu'ils entendent, ils accueillent la Parole avec joie ; mais ils n'ont pas de racines, ils croient pour un moment et, au moment de l'épreuve, ils abandonnent. Ce qui est tombé dans les ronces, ce sont les gens qui ont entendu, mais qui sont étouffés, chemin faisant, par les soucis, la richesse et les plaisirs de la vie, et ne parviennent pas à maturité. Et ce qui est tombé dans la bonne terre, ce sont les gens qui ont entendu la Parole dans un coeur bon et généreux, qui la retiennent et portent du fruit par leur persévérance. Source : AELF Méditation Pasteur Jean-Pierre Sternberger En français le mot parabole a donné parole. Et ça va bien avec notre histoire : les graines semées sont autant de paroles qui, portées par les vents, semblent légères, menacées, fragiles. Au champ du semeur, les paroles et la Parole sont même piétinées, mangées, desséchées, étouffées. Elles subissent le sort de ces cris qui tentent chaque jour de percer le silence, le sort des voix et des mots de gens comme Oyoub Titiev, Aziza al-Youssef et ses compagnes, Taner Kiliç, de Ni Yulan... Ce sont des paroles de témoins, de journalistes, d'artistes... des paroles prononcées dans des bouches tordues par la douleur, paroles rendues inaudibles, et parfois paroles qu'on ne saura jamais... L'histoire résonne de toutes ces voix humaines qu'on n'entend qu'à peine ou qu'on n'entendra pas; paroles piétinées et écrasées, dévorées, asphyxiées mais paroles de vivants encore donc aujourd'hui paroles vivantes. Or il advient qu'à la fin de l'histoire, une graine-parole tombe dans la bonne terre, qu'elle germe et s'enracine en nous. Il advient qu'elle fait naître d'autres mots, d'autres espoirs, d'autres solidarités, la vie. Alors, les chants des hommes sont plus beaux qu'eux-mêmes. Nous croyons que, mêlée à celles des humains Ta parole, Seigneur, toujours se fera entendre. Et nous l'écouterons pour la mettre en pratique, car c'est ta vie qui germe en nous, ta vie pour transformer nos vies. Amen
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