Le charbon est le deuxième poste d'exportation de l’Australie vers la Chine, après le minerai de fer. Mais le combustible entre plus difficilement sur le territoire chinois depuis quelques semaines. Dans un contexte diplomatique de plus en plus tendu entre Canberra et Pékin. Après les restrictions chinoises sur le bœuf, l’orge et le vin australiens, le charbon, qui est autrement plus lucratif puisqu’il rapporte 40 milliards de dollars par an à l’Australie, est-il la nouvelle cible de Pékin ? Selon les agences S&P Global et Argus, le gouvernement chinois aurait donné des consignes verbales aux importateurs, aux aciéristes et aux centrales électriques chinoises de ne plus commander de combustible australien. Alors que les contentieux bilatéraux s’enkystent autour de Huawei et de la 5G, et de l’enquête sur l’origine de la pandémie de Covid-19, le gouvernement de Canberra a demandé des éclaircissements aux autorités de Pékin, tout en essayant de minimiser l’affaire : il est déjà arrivé, a souligné Scott Morrison, le Premier ministre australien, que Pékin ralentisse ponctuellement ses importations de charbon pour ménager sa propre industrie minière. Un embargo contre-productif ? La Chine a-t-elle intérêt à imposer un embargo sur le charbon australien ? Ce n’est pas forcément un bon calcul, souligne un analyste de Reuters. Autant la Chine peut se tourner vers d’autres fournisseurs pour le charbon thermique, brûlé dans les centrales électriques : la Russie, l’Afrique du Sud, la Colombie et les États-Unis peuvent aisément remplacer l’Australie sans surcoût important. Autant l’approvisionnement en charbon à coke, celui que l’on plonge dans les hauts fourneaux avec le minerai de fer pour produire de l’acier, autant ce charbon métallurgique australien trouverait très difficilement des remplaçants à un prix raisonnable, car l’Australie, c’est plus de la moitié du commerce mondial du charbon à coke. L’acier chinois verrait ses coûts de production s’envoler face à ses concurrents asiatiques. L’Indonésie plus touchée que l’Australie On remarque d’ailleurs que c’est l’Indonésie, plus que l’Australie, qui pour l’instant a subi le plus gros coup de frein sur ses exportations de charbon vers la Chine. Elles ont plongé de 17% de janvier à septembre, alors que les exportations australiennes n’ont pour l’instant diminué que de 7%. Mais l’Indonésie exporte surtout du charbon thermique et peu de charbon à coke vers la Chine.
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