Les perspectives des dix prochaines années sont plutôt positives pour l’agriculture et l’alimentation, selon l’OCDE et la FAO. Même si à court terme le Covid provoque de nombreuses perturbations de la chaîne d’approvisionnement. « C’est une période très particulière qu’affronte le système alimentaire mondial avec cette pandémie », a reconnu le directeur général de l’OCDE lors de sa présentation conjointe avec la FAO des perspectives agricoles 2020-2029. « On a vu des rayons se vider, des camions bloqués aux frontières… Mais la chaîne d’approvisionnement s’est finalement vite adaptée pour satisfaire la demande, souligne José Angel Gurria. « Les pénuries et les perturbations demeurent localisées. Le Covid-19 ne s’est pas transformé en crise alimentaire », s’est-il félicité. Baisse des prix alimentaires mondiaux, une tendance de fond A court terme, la contraction de l’économie mondiale devrait accentuer une tendance de fond : la baisse des prix alimentaires mondiaux dans les dix ans qui viennent. La baisse des revenus liée à la crise du Covid devrait entraîner une baisse de la consommation alimentaire au début de la période considérée, ce qui pèsera sur les prix agricoles, d’autant que les stocks sont élevés. Ensuite, si la consommation repart à la hausse, du fait de l’accroissement démographique, elle repartira moins fort que la décennie passée. Hausse de la production liée à 95% à l’amélioration des rendements Surtout, elle sera amplement satisfaite par une production qui progressera encore plus vite. C’est pourquoi les prix réels des céréales, des oléagineux, des produits laitiers et même de la viande devraient baisser au cours des dix prochaines années, estiment l’OCDE et la FAO, qui voient en effet l’offre agricole s’amplifier « à 95% grâce à l’augmentation des rendements et à l’innovation : de nouvelles variétés, de nouvelles technologies, de nouveaux intrants agricoles », a détaillé le directeur général de la FAO Qu Dongyu, sans que, selon lui, cela s'oppose à l’environnement. Des barrières commerciales aux criquets, de grands défis demeurent Si le secteur agricole parvient à surmonter le Covid, reste d’autres défis. Les maladies animales, comme la peste porcine africaine qui a fait s'effondrer la production chinoise. Les invasions de criquets qui menacent de s'étendre au Moyen-Orient et en Afrique (un essaim d’1 km2 consomme la nourriture de 35 000 habitants). Et les perturbations climatiques, qui rendent urgent de diminuer l’emprunte carbone, en particulier de l’élevage, et celle des pesticides. Qui imposent aussi plus que jamais, selon l'OCDE que l’accès au marché mondial ne soit pas entravé par des décisions politiques. En plus des mesures au sein de chaque pays pour que les plus vulnérables aient accès à des stocks alimentaires de sécurité.
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