Les exportations libyennes de pétrole avaient redémarré en fin de semaine dernière, mais elles sont de nouveau bloquées par l’armée de Khalifa Haftar, toujours en désaccord sur le partage des revenus avec le gouvernement de Tripoli. Illustration du chaos qui persiste en Libye, les exportations de pétrole, à peine redémarrées, sont de nouveau bloquées. La compagnie nationale, la NOC, était pourtant optimiste vendredi, puisqu’elle avait levé la procédure de « force majeure », qui lui permettait de ne pas respecter ses obligations contractuelles vis-à-vis de ses clients. Le gisement géant de Libye, Sharara, s’apprêtait à produire de nouveau. Un tanker était également en cours de chargement dans le port de Syrte, 730 000 barils à destination de l’Italie. L’argent du pétrole sur un compte à l’étranger, exige l’ALN Mais coup de théâtre, samedi soir, un communiqué de l’Armée de libération nationale de Khalifa Haftar a tout stoppé. Les gisements et les ports sont de nouveau fermés, annonce un message vidéo de l’ALN. Son porte-parole exige que les revenus du pétrole, jusque-là versés par la compagnie nationale à la Banque centrale de Tripoli, soient déposés sur un compte à l’étranger et qu’un mécanisme clair répartisse cet argent entre les régions. L’ALN réclame aussi un audit des dépenses de la Banque centrale, qu’elle accuse de financer des mercenaires étrangers au profit du gouvernement de Tripoli. 6 milliards et demi de dollars perdus et un redémarrage encore retardé Ce blocus commence à peser très lourd sur les finances libyennes. La production est réduite à néant. Les pertes se montent à 6,5 milliards de dollars, après six mois d’interruption de production qui demanderont en outre, rappelle la compagnie nationale, de remettre les infrastructures en état, ce qui aura un coût supplémentaire et retardera le retour à la production antérieure. La NOC prévoyait qu’en 2022 la Libye ne pourrait produire que 650 000 barils par jour, la moitié de ses capacités de fin 2019. Un retour très progressif que les marchés pétroliers avaient accueilli vendredi par une chute des cours de 3 %. Mais ce processus est encore retardé.
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