Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, pendant que Jésus parlait, un pharisien l’invita pour le repas de midi. Jésus entra chez lui et prit place. Le pharisien fut étonné en voyant qu’il n’avait pas fait d’abord les ablutions précédant le repas. Le Seigneur lui dit : « Bien sûr, vous les pharisiens, vous purifiez l’extérieur de la coupe et du plat, mais à l’intérieur de vous-mêmes vous êtes remplis de cupidité et de méchanceté. Insensés ! Celui qui a fait l’extérieur n’a-t-il pas fait aussi l’intérieur ? Donnez plutôt en aumône ce que vous avez, et alors tout sera pur pour vous. » Source : AELF Méditation Père Bernard Devert Au cours de ce déjeuner, invité par un pharisien, Jésus ‘met les pieds dans le plat’. A l’étonnement de son hôte, le Seigneur, s’affranchissant des codes, va à l’essentiel : bien sûr lui dit-il, vous purifiez l’extérieur mais à l’intérieur de vous-mêmes, que de cupidité et de méchanceté ! Ce repas sera-t-il le trépas de ces atermoiements, de ces faux équilibres pour entrer dans des relations nouvelles ? Telle est cette ouverture que Jésus essaie constamment de susciter en recherchant des femmes et des hommes qui se réveillent pour promouvoir la justice. Ce pharisien connaît bien l’Ecriture qui ne cesse de rappeler combien le partage, la solidarité constituent un impératif catégorique. Cette mise en garde est d’une grande modernité avec la dérive productiviste et consumériste qui n’est pas indifférente à la crise sanitaire traversée, d’où cette invitation avec les jours d’après à une Société plus humanisée. Jésus fait entendre à ce pharisien comme à nous-mêmes ce cri : arrêtez ! A poursuivre ainsi, le monde perd cœur et s’égare dans des illusions mortifères de l’éthique et du sens. « Le sang du pauvre, c’est l’argent, on en vit et on en meurt depuis des siècles » écrit Léon Bloy. Jésus ne nous offre pas un code de la prudence mettant trop souvent en échec la solidarité. A vouloir se protéger, l’hospitalité n’est pas au rendez-vous de ceux qui, au bout du chemin de l’exil, se trouvent confrontés à des refus quand ce ne sont pas des violences assassines. L’Evangile n’a pris aucune ride en 2000 ans, mais l’espérance n’est-elle pas ridée de par notre responsabilité, rivés à des pratiques comme celles du pharisien. A codifier les relations, on instaure au mieux un côte à côte pour éviter un face à face. Or, la Bonne Nouvelle n’est-elle pas précisément d’induire un vivre-ensemble. Au cours de ce déjeuner, et ce n’était pas une petite affaire, Jésus exprima à ce pharisien - qu’il devait apprécier pour être à sa table – que le festin auquel nous étions appelés était la joie d’un partage des êtres libérés de ces captivités intérieures qui nous enchaînent plus que nous ne pensons. François, notre pape, dit que l'Église doit surprendre et ne pas hésiter à mettre la pagaille, refusant d'être un élément décoratif dans la société. A cette surprise, voulons nous participer ?
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