Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, Jésus disait : « Lequel d’entre vous, quand son serviteur aura labouré ou gardé les bêtes, lui dira à son retour des champs : “Viens vite prendre place à table” ? Ne lui dira-t-il pas plutôt : “Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, le temps que je mange et boive. Ensuite tu mangeras et boiras à ton tour” ? Va-t-il être reconnaissant envers ce serviteur d’avoir exécuté ses ordres ? De même vous aussi, quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été ordonné, dites : “Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir” » Source : AELF Méditation Pasteur Corinne Charriau C’est une parabole que raconte Jésus, une parabole qui est loin de nous laisser insensible. Jésus s’adresse à ses disciples, et nous pouvons entendre cette parole pour nous aussi, pour celles et ceux qui se mettent à la suite du Christ. Ce n’est pas forcément très engageant, et pourtant ! Certes, nous venons d’entendre que nous sommes des serviteurs quelconques, inutiles. L’adjectif grec utilisé ici peut être traduit de plusieurs manières : il peut signifier « inutilisable », ou « inutile », ou encore « bon à rien » ou même « sans valeur ». Parfois, on cherche à adoucir ce propos ou bien à le rendre plus digeste. Je partage avec vous ce qu’a écrit le pasteur Alphonse Maillot. Je le cite : Car cette parole est magnifique dans sa rudesse ; en nous remettant à notre place de "bons à rien", Jésus nous rappelle de la meilleure manière qui soit, la grâce qu'il nous a faite en nous utilisant quand même, malgré nous. Merci ! Justement, je relèverais ce que dit Jésus lorsqu’il applique cette parabole à ses apôtres : « De même, vous aussi, quand vous avez fait tout ce qui vous était ordonné, dites : “Nous sommes des serviteurs quelconques. Nous avons fait seulement ce que nous devions faire.” Il y a bien quelque-chose à faire « ce que nous devions faire ». Et pour des serviteurs dits inutiles, quelconque, il y a donc bien quelque-chose à faire ! Cette parabole, et ce qu’en tire Jésus pour ses disciples, est comme une mise en garde. C’est une manière de ne pas se mettre dans une attitude de réciprocité, de donnant-donnant lorsque l’on se met au service de Dieu et des autres. Dieu nous appelle à son service sans attendre de récompense. Suivre le Christ, c’est entrer dans le régime de la grâce. Au-delà d’une mise garde, cette parabole est libératrice ! Elle nous murmure au cœur qu’avec ce que nous sommes chacune et chacun, qu’avec nos défauts et nos qualités, qu’avec nos talents et nos maladresses, Dieu nous appelle à le suivre et à œuvrer avec lui dans le champ qu’est le monde, le monde qu’il a tant aimé qu’il a donné son unique Fils. Ainsi, tous ceux qui croient en lui ne se perdront pas loin de Dieu, mais ils vivront avec lui pour toujours. (cf Jean 3, 16)
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