Évangile de Jésus Christ selon saint Luc En ce temps-là, voici qu’un docteur de la Loi se leva et mit Jésus à l’épreuve en disant : « Maître, que dois-je faire pour avoir en héritage la vie éternelle ? » Jésus lui demanda : « Dans la Loi, qu’y a-t-il d’écrit ? Et comment lis-tu ? » L’autre répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. » Jésus lui dit : « Tu as répondu correctement. Fais ainsi et tu vivras. » Mais lui, voulant se justifier, dit à Jésus : « Et qui est mon prochain ? » Jésus reprit la parole : « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho, et il tomba sur des bandits ; ceux-ci, après l’avoir dépouillé et roué de coups, s’en allèrent, le laissant à moitié mort. Par hasard, un prêtre descendait par ce chemin ; il le vit et passa de l’autre côté. De même un lévite arriva à cet endroit ; il le vit et passa de l’autre côté. Mais un Samaritain, qui était en route, arriva près de lui ; il le vit et fut saisi de compassion. Il s’approcha, et pansa ses blessures en y versant de l’huile et du vin ; puis il le chargea sur sa propre monture, le conduisit dans une auberge et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d’argent, et les donna à l’aubergiste, en lui disant : “Prends soin de lui ; tout ce que tu auras dépensé en plus, je te le rendrai quand je repasserai.” Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? » Le docteur de la Loi répondit : « Celui qui a fait preuve de pitié envers lui. » Jésus lui dit : « Va, et toi aussi, fais de même. » Source : AELF Méditation Père Jean-Marie Petitclerc Vouloir aimer tout le monde est chose facile : il ne s’agit que d’une belle idée. Mais aimer celui que l’on croise sur sa route du quotidien, se rendre proche de lui en en prenant soin, c’est moins évident. Jésus transforme la question abstraite du jeune docteur de la loi « Qui est mon prochain ? » en une question très concrète : « De qui es-tu le prochain ? » et, pour y répondre, comme il aime le faire, plutôt que développer une réflexion théorique, il préfère raconter une histoire, celle bien connue dite du bon Samaritain. Ne jugeons pas trop vite le prêtre et le lévite. C’est pour accomplir leur mission qu’ils refusent de s’approcher du blessé, car le toucher les aurait rendus impurs selon la loi. De leur point de vue, ils ne font qu’accomplir leur devoir … mais n’est-ce pas le point de vue du blessé qui est à privilégier ? Force alors est de constater que c’est un Samaritain qui se détourne de son chemin, et l’on sait combien les Samaritains étaient alors déconsidérés dans la société juive. Aujourd’hui encore, on voit souvent des jeunes issus de l’immigration, parfois si décriés, poser des actes héroïques pour sauver des enfants des flammes ou de la noyade ! Et l’histoire racontée par Jésus vaut leçon de pédagogie pour l’accompagnement des personnes blessées. Il ne s’agit pas de se satisfaire de l’aide d’urgence. Le Samaritain mène le blessé à l’hôtellerie. Loin de l’enfermer dans une relation de dépendance vis-à-vis de celui qui l’a secouru, il permet à l’hôtelier de se faire le relai de l’aide apportée. « Va et toi fais de même ! » conclut Jésus ; et ce conseil s’adresse tout autant au lecteur qu’au docteur de la loi. Sachons continuer de mettre en pratique ce conseil de Jésus, seule manière pour nous aujourd’hui encore de pouvoir hériter de la vie éternelle !
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