Après les homards, les travaux de rénovation. Cinq jours après la démission du ministre de l’Écologie, consécutive à la révélation par le site Mediapart, photos à l’appui, de somptueux dîners à l’Assemblée nationale, où les convives se sont régalés de dodus homards ; deux jours après que la radioFrance Info a révélé que les fameux dîners étaient « professionnels », Le Parisien annonce ce matin que le résultat de l'enquête organisée par les services du Premier ministre sur le logement de fonction de François de Rugy « devrait être du même acabit ». Dans ce journal, un proche du dossier affirme qu’a priori, « tout est réglo » et que les sommes dépensées pour réaliser les travaux sont « justifiées », tandis qu’une autre source dit au Parisien dimanche qu’il n’y a « absolument rien d'irrégulier ». Alors, oui, polémique car lors de l’enquête sur les fameux dîners, François de Rugy a « néanmoins admis » qu’une « contestation » pouvait subsister sur trois d’entre eux, pris « avec son épouse et ses proches dans l’appartement de fonction du président de l’Assemblée, pour la Saint-Valentin, Noël et une autre occasion », énonce Le Journal du dimanche. Quant à la déduction fiscale dont aurait abusivement profité François de Rugy sur son indemnité de frais de mandat, elle se chiffrerait à « moins de 6 000 euros », dit-on dans l’entourage de l’ex-ministre, signale Le JDD, déduction qui tombe sous le coup de la « prescription fiscale », remarque cet hebdomadaire. Le quatrième pouvoir Dans Paris Match, un ministre « en vue » le confesse, « c’est un gros orage qui s’abat ». Cet hebdomadaire familier des stars ne pouvait pas ne pas s’intéresser à Séverine de Rugy, l’épouse de l’ex-ministre. « Avec le recul, elle admet avoir été dépassée par le faste et le protocole, énonce Paris Match. Piégée par une amie qui a donné, selon elle, les photos à Mediapart pour un sombre au règlement de comptes, elle plaide "l’imprudence". Entre naïveté et manque de discernement, Séverine de Rugy voulait tout faire pour sauver la carrière de son mari. Peine perdue », souligne encore ce magazine. Piégée par une amie ? Dans Marianne, l’amie en question « dément être à l’origine des ennuis de son ex-copine ». Plus largement, ce journal s’interroge : « Elle est passée où, la moralisation ? », même si cet hebdomadaire reste « légèrement gêné » face aux jugements « en forme de couperet » d’Edwy Plenel, patron de Mediapart, « sans doute parce qu’on perçoit dans ses accents accusateurs quelque chose qui relève moins de la fierté que d’une forme d’hubris devant ce pouvoir vertigineux du tombeur de puissants. » Avis partagé par Le Figaro Magazine. « Le barouf organisé autour du cas Rugy a quelque chose d’excessif, estime cet hebdomadaire. Il est bien regrettable que notre société politico-médiatique, aseptisée et moralisatrice, s’émeuve davantage des comportements individuels jugés déviants que de l’avenir collectif du pays », regrette Le Fig Mag. Homard m’a tué Pas du tout, rétorque L’Obs, il y a eu « faute », et cette affaire de Rugy est le « triste symbole d’une classe politique qui mène grand train, quand elle est au service de l’intérêt général ». Avant la démission du ministre, cet hebdomadaire avait pourtant recueilli sa détermination à se maintenir à son poste. « Je ne vais pas démissionner pour une photo ! Je ne vais pas me débattre indéfiniment, je vais me battre », avait dit François de Rugy à L’Obs, en promettant de livrer un « combat à mort » contre Mediapart, journal en ligne qu’il accuse de poursuivre un but « militant ; que ce qui gouvernent tombent. Mais je ne vais pas laisser leurs mensonges triompher », ajoutait ensuite France de Rugy la veille de sa démission. Seulement voilà, le désormais ex-ministre de l’Écologie s’est défendu de façon brouillonne. Et L’Obs a été choqué par la « communication cataclysmique du couple (Rugy). Madame a invoqué le souci de son époux de rester "connecté à la société", ce qui ne manque pas de sel, énonce L’Obs ; monsieur a argué que tout cela n’est pas si grave, puisqu’il a diminué le train de vie de l’Assemblée… et que, de toute façon, il était allergique aux crustacés et fruits de mer. On se pince, comme disent les homards ! », formule L’Obs. Lequel journal en appelle à une « réaction », et avance une proposition : « Pourquoi ne pas engager, dès cet été, une véritable moralisation du train de vie des élus, des ministres et des hauts fonctionnaires, avec la rédaction d'une charte de bonne conduite ? Ce serait un salutaire devoir de vacances », propose L’Obs. On a sauté sur la Lune Un anniversaire cette semaine, celui du premier pas de l’homme sur la Lune. C’était il y a 50 ans. « Des numéros spéciaux, des dossiers documentaires exclusifs, des hors-séries à la pelle, des émissions exceptionnelles… à la mesure de l’exploit. Rarement une commémoration n’aura été à ce point célébrée », constate en effet L’Express. Cette semaine, donc, la conquête de la Lune s’étale sur de bien des couvertures d’hebdomadaires. Y compris - chose curieuse – sur celle de… L’Équipe Magazine. Lequel journal sportif publie un entretien avec l’astronaute américain Charlie Duke, l’un des quatre astronautes encore de ce monde parmi les 12 qui ont posé le pied sur la Lune. Pour justifier sa présence à la Une d’un hebdomadaire sportif, cet ancien astronaute explique que, sur la Lune, équipé de son scaphandre, il a pratiqué le… saut en hauteur ! « C’était formidable, dit Charlie Duke à L’Équipe Magazine. Vous regardez autour de vous et vous savez que personne n’est jamais venu là avant vous. Ce sentiment ne vous quitte jamais. » Moi qui suis souvent dans la Lune, je confirme…
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