GUERRE EN UKRAINE : les combats font rage à Sievierodonetsk ; et autres nouvelles.
Transcription Raphaël Reynes : Il est 20 heures en temps universel, 22 heures, ici à Paris. Merci d'être avec nous pour ce Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir, Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Raphaël, bonsoir à tous.
RR : Dans l’actualité aujourd’hui : la guerre en Ukraine et les combats qui font rage à Sievierodonetsk. Les forces russes affirment que l'armée ukrainienne se retire de la ville. Nous ferons le point avec Romain Lemaresquier, dès le début de ce journal.
SB : C'était il y a 33 ans, aujourd'hui. Le massacre de la place Tian An Men, à Pékin, en Chine. Au moins plusieurs centaines de manifestants tués par la police chinoise. Un événement censuré en Chine, à Hong-Kong, mais pas à Taïwan où nous appellerons notre correspondant.
RR : Et puis nous parlerons de tennis et la victoire d'Iga Swiatek à Roland Garros. La joueuse polonaise a battu la jeune Américaine Coco Gauff, cet après-midi. 1 heure et 8 minutes de jeu. 6-1, 6-3.
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SB : La guerre en Ukraine et de violents combats autour et à l'intérieur de Sievierodonetsk.
RR : C'est une ville-clé de la région de Louhansk, et elle représente un enjeu central pour le contrôle du Donbass. Selon le gouverneur de la région, les forces russes ont été malmenées, ces dernières heures, à Sievierodonetsk. Le gouverneur ajoute que la Russie a mis toutes ses forces dans la bataille. Romain Lemaresquier.
C’est une véritable guerre d’usure qui se joue dans le Donbass comme l’a expliqué le secrétaire général de l’OTAN. Et même si cela fait maintenant plusieurs jours que les experts annoncent la chute de Sievierodonetsk, actuelle capitale administrative de cette région pour Kiev, les forces ukrainiennes tentent tant bien que mal de résister, tout du moins de freiner l’avancée qui semble inexorable de l’armée russe. Car si d’aventure cette ville venait à tomber, c’est toute la région de Louhansk qui serait alors aux mains de Moscou et des séparatistes, ce qui permettraient ensuite à l’armée russes de se redéployer sur d’autres fronts. Les combats à Sievierodonetsk sont très violents d’après le gouverneur de la région, même si selon Moscou des troupes ukrainiennes étaient samedi soir en train de se retirer de la ville. Une information qui ne peut être confirmée. Par ailleurs l’armée russe continue de bombarder d’autres régions et localités du pays, à l’image dans la région de Stetskovka dans l'oblast de Soumy, dans le nord-est de l'Ukraine où une école d’artillerie aurait été touché par plusieurs missiles. A noté également que l’église en bois d’un des plus célèbres monastères orthodoxes était dévorée par les flammes après avoir été touché par un bombardement russe, le deuxième en moins d’une semaine.
RR : Romain Lemaresquier.
SB : L’Ukraine, mécontente des déclarations répétées du président français.
RR : Emmanuel Macron a de nouveau appelé à « ne pas humilier la Russie », ce vendredi. « Pour que le jour où les combats cesseront, nous puissions bâtir un chemin de sortie par les voies diplomatiques », explique le président français. Réponse cinglante, sèche, du chef de la diplomatie ukrainienne. « Les appels à éviter d'humilier la Russie ne peuvent qu'humilier la France ou tout autre pays » affirme Dmytro Kouleba. Le ministre qui ajoute : « nous ferions tous mieux de nous concentrer sur la façon de remettre la Russie à sa place. Cela apportera la paix et sauvera des vies ».
SB : Un homme, seul, face aux chars de l'armée chinoise. C'était il y a 33 ans. La révolte de la place Tian An Men, à Pékin.
RR : Cette image avait fait le tour du monde et la répression des manifestants par l'armée chinoise avait fait plusieurs centaines de morts. Certains disent même plusieurs milliers. 33 ans plus tard, cet événement est censuré, en Chine mais aussi à Hong-Kong, depuis que les autorités de Pékin ont repris la ville en main. Mais ce n'est pas le cas à Taïwan, cet archipel démocratique de 23 millions d'habitants revendiqué par la Chine. Reportage de notre correspondant à Taipei, Adrien Simorre.
Des centaines de bougies sur la place de la liberté de Taipei. Comme chaque année, Taïwan veille en hommage aux victimes de Tian An Men. Une cérémonie particulière pour Monsieur Fu, hongkongais de 75 ans. « Cette année, on ne peut pas organiser cette commémoration à Hongkong, c'est interdit. Mais à Taïwan, il y a la démocratie, la liberté d'expression. C’était indispensable que je vienne aujourd'hui. » Drapeaux de soutien à Hongkong, mais aussi au Tibet ou au Xinjiang. L'évènement est aussi une tribune pour toutes les voix réprimées par Pékin. Casquette noire sur la tête, cette étudiante chinoise veut rester anonyme. « Ce n'est qu'après être arrivé à Taïwan que j'ai vraiment compris ce qu'il s'était passé à Tian An Men. J’ai compris que ces étudiants étaient comme moi, de jeunes chinois qui voulaient simplement avoir la liberté d'expression » Les Taïwanais en revanche sont venus moins nombreux. Ces commémorations restent lointaines pour l'archipel démocratique qui n'a jamais été contrôlé par la Chine communiste. Zeng Jian-Yuan, organisateur de l'évènement. « Certains Taïwanais pensent que cet évènement ne les concerne pas. Mais, chaque jour, la Chine envoie des avions militaires menacer Taïwan ! Si le régime chinois a pu traiter ainsi sa population sur la place Tian An Men, alors il pourra faire pareil avec les Taïwanais. Bien sûr que cette mémoire nous concerne ! » Clou de la cérémonie, une copie de la statue de la Honte a été érigée au centre de la place. La sculpture en hommage aux étudiants de Tian An Men avait été détruite l'an dernier à Hongkong. Adrien Simorre, Taipei, RFI.
SB : Des violences, en Tunisie, au cours d'une manifestation à Tunis, la capitale.
RR : Une centaine de personnes s'étaient réunies pour protester contre un référendum prévu le mois prochain. Un référendum voulu par le président, Kais Saied, un an après sa prise de pouvoir qualifiée de « coup d'État » par l'opposition. Les violences avec la police ont éclaté alors que les manifestants se rappochaient du siège de l'Instance supérieure indépendante pour les élections.
SB : Le gouvernement espagnol veut modifier la loi sur l’immigration pour relancer le marché du travail.
RR : Des changements « à la carte », c'est à dire selon les besoins de chaque secteur professionnel. Près de 109 000 postes sont à pourvoir en Espagne et des centaines de milliers d’immigrés espèrent obtenir des papiers en règle. François Musseau.
Confrontées au manque de main d’œuvre, Les autorités espagnoles veulent renouer avec une immigration à la carte. En 2008, le socialiste Zapatero avait procédé à une régularisation massive, cette fois-ci, Pedro Sanchez souhaite reprend l’idée, mais de façon plus sélective. Il manque cruellement de la main d’œuvre dans les services, l’agriculture et l’hôtellerie, alors il envisage sérieusement de recourir à trois mécanismes afin de combler ces manques. Tout d’abord, régulariser ces immigrés qui se trouvent sur le territoire et qui pourraient occuper ces fonctions. Ensuite, faire appel davantage à des pays d’origine, un peu comme c’est déjà le cas avec le Maroc dont des ressortissants travaillent dans les champs de fraise en Andalousie. Enfin permettre aux étudiant étrangers disposant d’un permis de séjour d’obtenir un permis de travail. Les syndicats sont les premiers à ne pas approuver cette initiative car, disent-ils, avec plus de 13% de chômage, la priorité devrait passer surtout par l’amélioration des salaires et des conditions de travail pour les nationaux. François Musseau, Madrid, RFI.
SB : En France : un jeune homme de 20 ans a été interpellé et placé en détention, dans le département de l'Ardèche.
RR : Un homme qui se faisait appeler « Heinrich Himmler 88 » sur les réseaux sociaux. Cet admirateur d'Adolf Hitler est soupçonné d'avoir préparé une attaque meurtrière. Selon les enquêteurs, il cherchait à se procurer une arme. C'est son pseudonyme et ses propos contre les juifs, les Noirs, les femmes et la communauté gay et lesbienne qui a alerté les policiers. Heinrich Himmler était l'un des principaux personnages du régime nazi en Allemagne. Le nombre 88, lui, fait référence à la lettre H (la huitième de l'alphabet) et au salut nazi, Heil Hitler.
SB : La campagne électorale pour les élections législatives et l'entartage de l'ex-ministre de l'Éducation.
RR : Jean-Michel Blanquer est candidat dans le Loiret, au sud de Paris. Il déambulait, se promenait, ce samedi sur un marché, dans les rues de Montargis lorsqu'il a reçu de la crème chantilly ou de la mousse blanche. Habituellement, c'est une tarte à la crème qui est lancée par les manifestants. C’est pour cela que l’on parle d’« entartage » Deux hommes ont été arrêtés par la police. La Première ministre, Elisabeth Borne, a apporté son soutien à l'ancien ministre de l'Éducation. « La violence physique ou symbolique n'a pas sa place dans notre démocratie » écrit la cheffe du gouvernement sur Twitter.
SB : Et le vote, Raphaël, pour ces élections a commencé pour les habitants de Polynésie et pour les Français qui résident à l'étranger.
RR : En tout cas pour ceux qui sont en Amérique du Nord et dans les Caraïbes. Les 9 autres circonscriptions des Français de l'étranger voteront demain, dimanche. En métropole, le vote aura lieu les 12 et 19 juin.
SB : Le tennis et la seconde victoire d'Iga Swiatek à Roland Garros.
RR : La Polonaise, numéro 1 mondiale, a expédié sa finale contre la jeune Américaine Coco Gauff. Une heure et huit minutes, et le score 6-1, 6-3. C'est sa 35e victoire d'affilée et le 9e titre de sa carrière. Olivier Pron.
Souriante, intelligente, bienveillante mais sans pitié une fois le court foulé. Iga Swiatek a 21 ans, des coups millimétrés, 2 titres du Grand chelem en poche, une place de numéro 1 mondiale solidement ancrée et désormais 6 titres remportés cette année. 35 victoires de rang sur le circuit on n’avait pas fait mieux depuis Venus Williams il y a déjà plus de 20 ans. Impitoyable sur un court donc conscient aussi du monde qui l’entoure la Polonaise et pas du genre à ne pas dire ce qu’elle pense. Après les embrassades avec son clan, l’hommage à Coco Gauff qu’elle retrouvera à n’en pas douter dans de nombreuses finales à venir. Iga Swiatek a eu cette phrase, préparée en conscience comme en témoigne le petit drapeau jaune et bleu sur sa casquette depuis 15 jours : “Ukraine reste forte, le monde est toujours là !”. Elle aussi devrait être toujours là dans quelques années. Olivier Pron, Roland Garros, RFI.
RR : Et demain, la finale hommes de Roland Garros opposera Rafael Nadal au Norvégien Casper Ruud. Il est 22h10 à Paris
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