Les violences faites aux femmes ont augmenté en Autriche depuis 3 ans. Le nombre de meurtres de femmes a plus que doublé dans le pays entre 2015 et 2018, passant de 17 à 41 victimes par an. Selon le ministre des Affaires étrangères, Karin Kneissl, il y a un lien entre l'immigration et l'augmentation des violences faites aux femmes. de notre correspondante à Vienne, Ces dernières années en Autriche, les femmes sont plus souvent victimes de meurtres que les hommes ; une situation inhabituelle en Europe où la tendance est généralement inverse. Et ce début d’année 2019 n’est pas plus rassurant : déjà cinq femmes ont été tuées. Des faits divers qui ont ému l’opinion autrichienne. Même constat pour les viols et les agressions sexuelles pour lesquels le nombre de plaintes augmente également. Autant de raisons pour que le sujet soit débattu depuis plusieurs jours à la radio et dans la presse autrichienne. Le gouvernement autrichien, alliance des conservateurs et de l’extrême droite, a décidé d’agir Trois ministres ont tenu une conférence de presse la semaine dernière pour annoncer plusieurs mesures visant à lutter plus efficacement contre les violences faites aux femmes. Parmi elles, le durcissement des peines pour les auteurs de ces violences reconnus coupables, la création de nouvelles places dans les foyers pour femmes, le renforcement de la prévention à l'école ou encore l’augmentation de 500 000 euros du budget dédié à la protection des victimes. Ces annonces sont importantes mais beaucoup ont retenu autre chose de cette conférence de presse. En effet, les trois ministres ont clairement expliqué que cette hausse des violences à l’égard des femmes était liée à l’immigration. Karin Kneissl, ministre des Affaires étrangères apparentée au FPÖ, le parti d’extrême droite, a ainsi affirmé que « sans la crise migratoire de 2015, [l’Autriche] n’aurait pas cette forme de violence à l’égard des femmes ». Et cette explication n’a pas convaincu l’opposition A commencer par les associations de défense des femmes qui se demandent tout simplement sur quels éléments repose une telle affirmation. Klaudia Frieben, présidente de l’Österreichische Frauenring a ainsi reproché à la ministre des Affaires étrangères, Karin Kneissl, d’affirmer que les femmes ne se sentent plus en sécurité dans la rue car en réalité, la plupart des violences dont elles sont victimes se déroulent chez elles, dans leurs propres maisons. C’est en effet principalement au sein du couple ou de la famille que ces violences se produisent. Si l’on prend par exemple les 42 000 plaintes déposées en 2017 pour homicide, agression sexuelle ou pour coups et blessures, près de deux tiers d’entre elles mettent en cause une personne connue de la victime. Ces victimes ont surtout besoin d’accompagnement, rappellent les associations et l’opposition. Le parti social-démocrate a ainsi déploré les nombreuses coupes budgétaires décidées dans ce domaine ces derniers mois.
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