Tous les bijoux high-tech conversationnels développés actuellement par les grandes firmes du numérique nous offrent deux possibilités, soit vous optez pour la voix masculine, soit vous choisissez celle d’une femme. Mais voici « Q », la première voix artificielle non « genrée » du monde, développée par des chercheurs danois, afin de lutter contre les stéréotypes sexistes dont font preuve les assistants vocaux. Aujourd’hui, nos assistants électroniques peuvent enfin comprendre et se faire comprendre de leur interlocuteur. Mais Siri, Alexa, Google Assistant, Cortana et bien d’autres champions électro de ce clavardage vocalisé partagent une caractéristique bien singulière, lors de leur première activation, leur voix est par défaut féminine. Une habitude fâcheuse, selon une étude menée par une chercheuse spécialisée dans les interactions entre les humains et les machines qui a été réalisée au Danemark pour les agences créatives et de communication Virtue et la Copenhagen Pride. Les grandes entreprises high-tech auraient recours systématiquement aux voix de synthèse de genre féminin, jugées plus rassurantes, sur les appareils proposant des services, comme les assistants virtuels ou les systèmes de guidage par GPS. Les intonations masculines, en revanche, seraient plus souvent usitées pour renforcer une impression de sérieux et d’autorité, dans les applications bancaires sur mobiles, par exemple. Avec l’aide des chercheurs du collectif Equal AI, qui encourage le développement d’une intelligence artificielle éthique, les ingénieurs danois en collaboration avec des linguistes ont mis au point un programme informatique de vocalisation dénommé « Q ». Objectif ? Briser les stéréotypes de genre que colporte pour des raisons évidentes de marketing, l’industrie numérique. Pour réaliser la première voix artificielle non sexuée du monde, les chercheurs ont d’abord mixé ensemble celles de cinq volontaires, hommes et femmes. Ils ont ensuite modulé ces enregistrements vocaux de 145 à 175 Hz, estimant que ces fréquences audio semblaient à l’écoute les plus neutres possible. Afin d’affiner les résultats, ils ont testé auprès de 4 600 personnes, tous les timbres de voix obtenus. Une seule a eu les faveurs de la majorité, celle de « Q ». « Ce programme a été créé pour aider à mettre fin aux biais sexistes et favoriser une plus grande inclusion dans la technologie des assistants vocaux », argumente le site du projet. Reste maintenant à convaincre les géants du Web de l’intégrer dans leurs appareils. « J’ai besoin de votre aide » déclame depuis « Q » dans une vidéo promotionnelle qui circule sur les réseaux sociaux. Vous avez des questions ou des suggestions, vous pouvez nous écrire à nouvelles.technologies@rfi.fr
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