Premier grand temps fort de la saison cycliste ce samedi 8 août, en Italie, avec la mythique classique Milan - San Remo, qui, comme son nom l’indique part de la capitale de la Lombardie, région très durement touchée par le coronavirus il y a quelques mois, région aussi de passionnés de la petite reine. Un contexte qui fait de cette 111e « Primavera » une édition hautement symbolique. L’été n’a pas chassé le virus, ni les souvenirs d’un printemps noir, mais au moins Milan revit et le vélo revient dans la rue et donc sur les route, avec la « Primavera », la grande classique de mars, décalée cette année en août. Original, déroutant, mais après tout, peu importe. Pour Renato, patron du Rossignoli, célèbre magasin de cycles situé au cœur de la ville, l’essentiel est ailleurs : « Que cette course parte, c’est important, c’est un symbole pour toute la Lombardie qui a tant souffert du Covid-19, s’exclame-t-il en remettant son masque. En plus, Milan - San Remo est organisée par la Gazzetta Dello Sport qui a ses bureaux à côté d’ici, Via Solferino. C’est une victoire contre le virus, en tout cas nous l’espérons .» Une victoire aussi pour tous les coureurs au départ – enfin ! - de la première grande classique de la saison. Originaire de Lombardie, l’expérimenté Jacopo Guarnieri a conscience de participer à une course très spéciale. « Si on regarde le côté romantique de la chose, bien sûr, c’est fort, c’est une grande reprise, explique le lanceur d’Arnaud Démare (vainqueur en 2016) au sein de l’équipe Groupama-FDJ. Ça ne va pas soulager les gens, mais au moins leur apporter un peu de divertissement. Ça peut représenter quelque chose… Enfin, ça pouvait… » Couacs en stock « Ça pouvait », car il y a eu un couac, ou plutôt des couacs : une fronde de plusieurs maires de la région de Savone, à l’ouest de Gênes. Par crainte de grands rassemblements le long des routes, ils ont refusé le passage de la course dans leurs villes obligeant les organisateurs à modifier in extremis le parcours, en évitant une bonne partie de la côte ligure. « On donne une mauvaise image de l’Italie, peste Jacopo Guarnieri. Les politiques ne voient pas le vélo comme un plus pour la région, pour leurs villes, ils nous voient comme un problème. C’est dommage, Milan - San Remo, c’est une course mythique, avec un parcours historique. En plus cette année le pont de Gênes (qui s’était écroulé en 2018, ndlr) a été reconstruit. Bref : on a raté une occasion », conclut, dépité, et dans un français quasi-parfait le grand Lombard. Une fête modeste La fête n’est pas totalement gâchée, mais ce 111e Milan - San Remo se veut modeste, contexte oblige. À l’arrivée, pas de communion prévue avec le vainqueur, le public sera tenu à l’écart du podium. Seuls quelques chanceux pourront accéder à un sas situé à distance raisonnable des champions. « L’important c’était de repartir, justifie le directeur de la course, Stefano Allocchio, mais les coureurs doivent rester dans une bulle, sans contact extérieur. Par exemple, le vainqueur devra se saisir lui-même du trophée. Pour lui, ce sera peut-être une fête, mais pour le public, c’est peut-être bien aussi de regarder la course à la télévision… ». Ce protocole très strict devrait être appliqué sur toutes les grandes courses de la saison, y compris lors du Tour de France, dont le départ, c’est un clin d’œil, sera donné le 29 août de Nice, à une cinquantaine de kilomètres de San Remo. Milan – San Remo, 299km, départ ce samedi 8 août à 11h10 heure locale. Arrivée prévue vers 18h30. Les favoris : Wout Van Aert (BEL), Fernando Gaviria (COL), Arnaud Démare (FRA), Sam Benett (IRL), Julian Alaphilippe (FRA, tenant du titre)…
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