« Pas d'énièmes promesses, mais des mesures concrètes, s'exclame La Croix. Éprouvés par des semaines de bataille acharnée contre l’épidémie de Covid-19, les soignants de l’hôpital public attendent beaucoup du "Ségur de la santé" qui débute ce lundi. Six mois après le plan d’urgence pour l’hôpital porté par sa prédécesseure Agnès Buzyn – et jugé insatisfaisant par une majorité de soignants –, le ministre de la Santé Olivier Véran promet en effet des "mesures d’ampleur" et "radicales". Et semble disposé à mettre tous les sujets sur la table lors de ces discussions qui s’étaleront jusqu’à l’été. […] De la reconnaissance?? Bien sûr, les soignants en ont besoin. Des hausses de salaires aussi, pointe La Croix, condition sine qua non pour redonner de l’attractivité à l’hôpital public. Mais ce sont surtout des moyens supplémentaires qu’ils espèrent. Plus de personnels, plus de matériels, plus de lits. Pour qu’à l’image de ces dernières semaines, la santé des Français l’emporte sur les logiques de rentabilité. » « Monsieur le président, vos paroles ne suffisent plus » C'est par ces mots qu'un collectif de soignants interpelle Emmanuel Macron ce matin. Ce collectif, emmené par le professeur André Grimaldi, publie un long manifeste pour un véritable service public de santé. Un manifeste repris et commenté par Libération. « "Vous avez pu compter sur nous, montrez-nous que nous pouvons compter sur vous", affirme ce collectif de soignants. […] Le chef de l’Etat a reconnu récemment avoir "sans doute fait une erreur dans la stratégie annoncée" il y a deux ans pour réformer le système. Mais aussi sous-estimé l’état de paupérisation de l’hôpital. Dans "Le Ségur" qui s’ouvre, il sera question de gros sous, notamment pour revaloriser les soignants. Ils le méritent. Mais réduire la réforme de notre système de santé à une question de moyens serait une erreur, pointe Libération. Les signataires du manifeste que nous publions l’ont bien compris, poursuit le journal. Ils soulèvent des questions aussi diverses que les inégalités territoriales dans l’accès aux soins, la coordination entre hôpitaux et médecine de ville, les politiques de prévention, la place de la psychiatrie, la formation des médecins, l’équilibre des pouvoirs entre l’administration et les médecins dans la gestion de l’hôpital... Des réponses qui seront apportées à chacun de ces enjeux se dégagera une philosophie globale pour notre système de santé, malade d’avoir été trop soumis depuis des années aux impératifs de rentabilité et de concurrence. » Et Libération de s'interroger : « Emmanuel Macron est-il prêt à cette révolution ? Il l’a laissé entendre au pire de la crise sanitaire. Dans le cas contraire, la colère des soignants sera difficile à contenir. » Les pauvres encore plus pauvres... Autre sujet d'inquiétude, le pouvoir d'achat en berne pour nombre de Français. C'est ce que constate Le Parisien : « Hausse des demandes de crédit, reports de loyers, boum des produits bon marché... la crise sanitaire frappe les ménages les plus modestes. […] Il y a des signes qui ne trompent pas, pointe le journal. Depuis quelques semaines, dans ses magasins, le patron d'un grand groupe de supermarchés, interrogé par Le Parisien, voit de plus en plus de clients racler le fond de leur porte-monnaie pour pouvoir payer leurs courses. "Ce sont ces gens qui sont à la petite monnaie. D’habitude, ils font plutôt ça à la fin du mois. Là, c’est dès le 15", souffle-t-il. Le confinement est passé par là, relève le journal, avec, dans son sillage, ces intérimaires sans mission, ces artisans qui ont dû fermer boutique, ces millions de salariés au chômage partiel dont la perte de revenus durant cette période aura été en moyenne entre 400 et 600 euros. Et les perspectives économiques laissent penser que le pire est devant nous, soupire encore Le Parisien. La crise va être terrible. À la rentrée, la préoccupation autour du pouvoir d’achat sera centrale. En prévision des jours difficiles, les Français ceux qui le peuvent mettent déjà de côté. En témoigne le niveau record de collecte (5,4 milliards d’euros) du livret A en avril. D’autres bien plus nombreux qu’avant n’ont déjà plus grand-chose dans leur portefeuille. » Les jeunes particulièrement touchés Et parmi les plus précaires : les jeunes... « Les jeunes, victimes collatérales du coronavirus », constate Le Figaro en première page. « Du jour au lendemain, il leur a fallu étudier à distance, renoncer au petit boulot qui les aidait à vivre, démarrer un stage sans jamais aller au bureau. Comme pour tous les Français, le quotidien des étudiants a été profondément bouleversé par les effets du confinement. Mais, dans une période de la vie où quelques mois peuvent avoir des répercussions cruciales sur l’avenir, les jeunes ont surtout vu leur futur s’obscurcir et s’accumuler les interrogations. Quelle valeur aura leur diplôme ? Comment le marché de l’emploi les accueillera-t-il ? Le gouvernement craint déjà de voir les diplômés de 2020 devenir une "génération sacrifiée". »
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