Ce que les spécialistes appellent technologies spatiales, c’est tout simplement les outils modernes que vous avez entre les mains : Internet, téléphonie mobile, guichets automatiques des banques, le GPS de votre voiture qui vous montre le chemin, tous ces équipements qui fonctionnent via des satellites qui tournent autour de notre planète Terre. Tout cela suppose qu’un pays doit pouvoir disposer des équipements et des techniciens à même de faire fonctionner cet équipement au quotidien. Or pour un lancement d’une fusée Ariane 5, par exemple, il faut compter 150 millions d’euros. Pour la fabrication et le lancement d’une navette spatiale, il faut environ 30 milliards de dollars. On voit bien que tout cela n’est pas à la portée de tout le monde. Donc si un pays n’a ni les moyens financiers, ni le savoir-faire technique nécessaire, il doit conclure des alliances avec ceux qui détiennent le pouvoir spatial. Ce que nous venons de dire, c’est la problématique de base. Et pour comprendre entièrement le problème, il faut connaître l’entité appelée Union Africaine. Il y a actuellement 55 membres de l'Union Africaine, qui s'étend sur tout le continent africain et de plusieurs îles plus éloignées et des territoires considérés comme occupés. Par conséquent, l'Union africaine s'étend sur une superficie de 29 922 059 km2, avec 24 165 km de côtes. Il se trouve que cet espace de 55 pays membres est l’entité politique qui a la plus faible connectivité au monde. Cependant, chacun a conscience de l’impact que la science et la technologie spatiales pourraient avoir sur la résolution des problèmes qui se posent au continent. Les chiffres sont édifiants. L'Afrique représente 20% de la superficie de la terre. Autre chiffre éloquent, en 2013 l'Afrique a consacré moins de 100 millions de dollars dans cette affaire, soit moins de 0,2% du budget spatial mondial. Et en termes de performances dans le secteur spatial, un seul pays sur le continent africain, à savoir l'Afrique du Sud, s'est classé parmi les trente pays les plus importants en 2013. Avant 2017, seuls quatre pays africains possédaient un engin en orbite géostationnaire : l’Algérie, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigéria. Depuis cette date, l’Angola, le Ghana et le Maroc ont eux aussi un satellite en orbite. Ce manque d’investissements et de performance dans le secteur spatial limite ainsi le potentiel d’un secteur qui peut fortement contribuer à résoudre les problèmes dont souffre le continent africain. Ainsi donc, le mot stratégie signifie que soit les 55 pays unissent les efforts pour lancer un satellite commun, soit on va négocier avec quelqu’un qui a déjà un satellite. On comprend donc pourquoi les diplomates ont mis sur pied une politique spatiale de l’Union africaine en 2016. Invité : Tidiane Ouattara, expert en Sciences spatiales de la Commission de l’Union Africaine. Production : Sayouba Traoré Réalisation : Ewa Piedel
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